L’huile d’olive : l’or vert des Méditerranéens

Si le nectar d’olivier est qualifié d’or vert depuis l’Antiquité, c’est parce que les nombreuses vertus de cette huile n’en finissent pas de nous faire du bien ! Faisons un tour d’horizon de la multitude de bienfaits qu’elle concentre.

 

Un peu d’histoire

Cultivé depuis plus de 6000 ans, l’olivier est un arbre originaire d’Asie centrale qui se décline en près de 150 variétés.
On le retrouve surtout sur la bassin méditerranéen qui regroupe plus de 70% de la production mondiale d’oliviers. olive-tree-2092564_1920

On emploie aussi bien son bois et ses feuilles que ses fruits, les olives. Aujourd’hui, c’est à l’huile que nous nous intéresserons !

Sa fabrication remonte à l’Antiquité, et pas seulement comme produit culinaire : les sportifs Grecs en badigeonnaient leurs muscles pour les assouplir, les Egyptiens pour soigner leurs blessures et embaumer leurs morts… On se parfumait aussi à l’huile d’olive, en l’ajoutant à l’eau du bain ou en l’appliquant directement sur le corps.

Aujourd’hui, les plus gros consommateurs d’huile d’olive restent les méditerranéens, avec un record de consommation pour les crétois : 25L par an et par habitant en moyenne, tandis que la moyenne annuelle française tourne autour de 1,5L.

 

Les bienfaits de l’huile d’olive

C’est en s’apercevant que les méditerranéens sont les européens les moins concernés par les maladies cardio-vasculaires et les maladies neurodégénératives comme Alzheimer que l’on a commencé à s’intéresser à leurs assiettes : entre-autres fruits, légumes et poissons, l’huile d’olive y a une place de choix. red-1923603_1920

Intéressons-nous à sa composition lipidique :
l’huile d’olive contient
100% de lipides, répartis en 75% d’acide oléique, un acide gras mono-insaturé de la famille de oméga 9 aux vertus hypocholestérolémiantes; 8% d’acides gras poly-insaturés (les fameux omégas 6 et 3, protecteurs cardiovasculaires) et 12% d’acides gras saturés (composants du cerveau mais favorisant les risques cardiovasculaires si consommés en excès). Notons également que sa richesse en acides gras mono et poly-insaturés favorise le maintien de la santé du cerveau.
Emoliente et laxative, elle favoriserait l’écoulement de la bile. Elle est donc recommandée pour favoriser le transit, soulager les coliques hépatiques et pour aider l’évacuation des calculs biliaires.
Une cuillère à soupe de 10g d’huile vous apporte 90 calories.

Mais il n’y a pas que du gras dans l’huile d’olive !
On y retrouve par exemple de multiples molécules antioxydantes, comme les polyphénols. Ce sont des anti-radicalaires qui participent à la protection contre les cancers. Des recherches récentes ont d’ailleurs démontré que l’alimentation riche en huile d’olive favoriserait la réparation des lésions pré-cancéreuses, en particulier celles du cancer du côlon, de l’endomètre, du sein et de la prostate. Cette action pourrait être le fait de l’acide oléique mais aussi des anti-radicaux libres tels que les polyphénols, flavonoïdes, le squalène…

Les polyphénols sont également impliqués dans la prévention de l’ostéoporose car il permettent une meilleure absorption de la vitamine D (qui elle-même facilite celle du calcium), limitent l’oxydation du cholestérol et l’hypertension artérielle, tous deux à l’origine de nombreuses maladies cardio-vasculaires, et retardent le vieillissement. La vitamine E contenue dans cette huile présente les mêmes propriétés.

Enfin, l‘oléocanthal, un composé spécifique à l’huile d’olive, aurait une action anti-inflammatoire comparable à l’ibuprofène : elle soulagerait les maux de tête et des douleurs musculaires.

En conclusion, l’huile d’olive est toute indiquée pour préserver notre santé cérébrale, cardio-vasculaire, osseuse.
Elle contribue à la préservation de notre jeunesse et a des propriétés hypoglycémiantes et anti-constipation.

 

Comment la choisir

Le choix d’une bonne huile commence par l’analyse de la bouteille. Un bon nombre d’indices figurent sur l’étiquette, vous devez donc surveiller les mentions suivantes :

    • Extra-vierge : il s’agit d’une huile non raffinée, n’ayant subi aucun traitement thermique ou chimique qui aurait détérioré ses qualités nutritionnelles ;

    • La date de limite de consommation (DLC) : elle doit être d’au moins 24 mois. Plus une DLC est éloignée, plus fraîche est l’huile, et donc plus concentrée en nutriments. Dans l’idéal, vous pouvez aussi repérer la date de récolte des olives et la date de mise en bouteille de l’huile, qui doivent être le plus proches possible (mais ces mentions sont rarement reportées sur les bouteilles) ;

Bio ou pas ?

Vous pouvez effectivement choisir votre huile bio. Mais les olives sont peu fragiles et font partie des fruits les moins traités de l’industrie maraîchère. Leur contamination est minime et ne vous oblige pas à la choisir bio.

Savourer l’huile d’olive

Vous avez à présent une mine d’informations sur les vertus de l’huile d’olive et sur les moyens de la choisir.
Les vrais amateurs vont encore plus loin ! Chez les puristes de l’huile d’olive, l’affaire est aussi sérieuse que le vin pour les œnophiles : on parle de robe, de saveurs, d‘arôme, de fruité et de régions ! A chaque domaine oléicole appartient des variétés d’olives et un fruité propre. Certaines régions sont particulièrement réputées pour leurs produits:

    • France : Nyons, Nîmes, Nice, Baux-en-Provence, Haute Provence, Aix-en-Provence, Corse ;

    • Italie : Puglia, Veneto, Sicile, Toscane, Ligurie, Lombardie ;

    • Espagne : Andalousie, Estrémadure, Alicante ;

    • Tunisie : huile de Modolea, de Tuccabor, du domaine Fendri (les huiles tunisiennes ont reçues de nombreuses distinctions et sont souvent bio, malgré l’absence de labels).

On retiendra aussi l’huile portugaise d’Alentejo et la fameuse grecque de Kalamata !

Pour découvrir ces différents terroirs, surveiller la provenance des olives et les labels certifiants leur provenance (AOP ou AOC en France, DOP en Italie, DO en Espagne, au Portugal, en Grèce).

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La France classe les fruités en trois catégories :

    • le fruité vert : amer, végétal, avec des notes d’artichaut cru, d’herbes. Vous le retrouvez dans les huiles d’Italie, de Haute Provence ou des Baux-en-Provence ;

    • le fruité mûr : notes florales, goût d’olive mûre, d’amande, de pomme. C’est le cas des huiles de Nyons, de Nice, de certaines huiles corses ;

    • le fruité noir : au goût prononcé et suave, notes de cacao, de vanille, de mûre. A découvrir dans les huiles de Tunisie et de nombreuses huiles corses.

Et n’oubliez pas de conserver votre huile à l’abri de la lumière et de la chaleur et dans une bouteille opaque, de ne pas l’utiliser pour des fritures mais de la réserver aux assaisonnement et aux cuissons douces.

Alors pour votre santé et vos papilles, faites de la place dans vos placards pour l’huile d’olive !

Article rédigé par Maeva Ghazi, étudiante en diététique à Paris et stagiaire de Mathilde Gibeaux, Présidente de l’association Miam.

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